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La Chantecler, une poule oubliée?

Poule Chanteclerc
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C’est entre les murs de l’Institut agricole d’Oka, une des institutions ancêtre de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, que la poule Chantecler a vu le jour.  Cette race d’aujourd’hui peu commune était très populaire au temps où l’agriculture de subsistance était davantage présente dans nos campagnes. Depuis 1999, cette poule fait partie des races patrimoniales du Québec aux côtés du cheval canadien et de la vache canadienne.

Le défis des hivers québécois

Les éleveurs de poules d’autrefois devaient faire face à un défi majeur : la vulnérabilité des races de poules, souvent importées des États-Unis, face aux hivers rigoureux. Les barbillons, ces replis de peau sous la gorge, et les crêtes, ces excroissances sur le dessus de la tête, étaient particulièrement sujets aux engelures, compromettant ainsi la survie des poules. À cette époque, les poules n’étaient pas logées dans des poulaillers chauffés, ces derniers étaient beaucoup plus rudimentaires que ceux d’aujourd’hui.

La vision du frère Wilfrid pour une poule canadienne

frère Wilfrid

En 1908, le frère Wilfrid, l’un des moines trappistes d’Oka, entreprend des travaux pour créer l’équivalent à plumes de la vache canadienne et du cheval canadien. Il souhaite créer une race de poule ayant davantage de chances de survie aux hivers et répondant aux besoins des Québécois, soit une poule pouvant servir à l’élevage de viande et une poule dont la ponte ne cesse pas pendant l’hiver.

Sélection rigoureuse pour une race robuste

Le premier croisement permettait d’obtenir un animal avec la chair abondante du coq de Cornouaille (Cornish) et la grande capacité de ponte avec la poule Livourne (Leghorn). De ce premier croisement, le frère Wilfrid conservera les poules. En parallèle, il effectue le croisement entre un coq Rhode Island Rouge et une poule Wyandotte blanche pour obtenir un oiseau qui assurerait une forte ponte tout l’hiver. De ce second croisement, il conservera les coqs. Les oiseaux issus des deux premiers croisements seront reproduits avec un coq Plymouth Rock blanc pour finalement obtenir les sujets qui constitueront la race Chantecler. En 1921, la race sera homologuée et reconnue.

Schéma des croisements de la race Chantecler

Les traits distinctifs de la Chantecler

Au terme des travaux du frère Wilfrid, plusieurs caractéristiques ont pu être fixées pour atteindre des standards chez la race. Les sujets de la race Chantecler ont un plumage moyennement court et les plumes blanche comme neige sont très près du corps. La crête est très petite, pratiquement inexistante. Celle-ci prend la forme d’un bourrelet sans ride. Les barbillons sont aussi peu développés. Évidemment, d’autres caractéristiques constituent les standards de la race, mais ces caractéristiques sont celles qui permet aux sujets Chantecler de se démarquer. Les poules ont la capacité de pondre tout l’hiver malgré une plus faible luminosité. Les œufs, quant à eux, sont brun pâle à crème.

Poule Chanteclerc

Vouée à disparaître…

Toutefois, cette race possède une croissance beaucoup moins rapide, soit 4 à 6 mois, comparativement à 39 jours chez les races utilisées dans les grands élevages. C’est l’une des raisons qui explique la grande baisse de  popularité de cette race aux fils des ans.  Différentes actions ont été posée par la Fédération des producteurs d’œufs en collaboration avec la Fédération de producteurs de races patrimoniales du Québec pour ramener la Chantecler dans le paysage agricole d’aujourd’hui.

Un retour possible?

Conçue par le frère Wilfrid pour résister aux hivers rigoureux et répondre aux besoins des agriculteurs québécois, la Chantecler se distingue par sa capacité à pondre en hiver et sa robustesse. Les croisements minutieux entre différentes races ont permis de fixer des caractéristiques uniques, telles qu’un plumage blanc serré et une crête presque inexistante, minimisant les risques d’engelures. Malgré une croissance plus lente comparée aux races modernes, des efforts continus sont déployés pour préserver cette race emblématique et la réintégrer dans le paysage agricole québécois.

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Marianne Brière ITAQ

Marianne Brière
Conseillère à la formation continue – Secteur animalier

Téléphone : 418 856-1110, poste 1306
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