Le cycle de vie de la mouche de la pomme
La mouche de la pomme suit un cycle annuel bien précis :
- Hivernation : l’insecte passe l’hiver sous forme de pupe dans le sol.
- Émergence des adultes : les adultes émergent entre la fin de juin et le début de juillet.
- Ponte et développement des larves : les femelles pondent leurs œufs sous la peau des fruits 5 à 10 jours après l’émergence, soit en juillet et août. Cela s’observe par un petit point rouge sur la pelure. Les larves blanches creusent des galeries dans les fruits et se laissent tomber au sol lorsqu’elles atteignent 7 à 8 mm de longueur.
- Nouveau cycle : les larves s’enfoncent dans le sol et se transforment en pupes, prêtes à émerger l’année suivante.
Ce cycle, répétitif et tenace, rend la gestion de la mouche de la pomme cruciale pour les vergers bio ou urbains.
Stratégies efficaces contre la mouche de la pomme pour les vergers bio de petite surface
Une approche efficace repose sur trois axes :
Organisation et environnement du verger
Réduction des plantes hôtes : pour limiter la reproduction de la mouche de la pomme, éliminez les aubépines, pommiers abandonnés, pommetiers, pruniers, cerisiers sauvages et autres hôtes dans un rayon de 200 mètres autour du verger.
Choix des cultivars : certains pommiers sont moins sensibles à la mouche de la pomme. Renseignez-vous avant de planter, il s’agit d’une information essentielle à connaître pour faire les bons choix et pour guider l’aménagement du verger (l’emplacement des différents arbres).
Aménagement stratégique : un bon plan de plantation réduit l’attractivité et la facilité d’entrée de la mouche de la pomme dans le verger.
Mesures préventives
Dépistage régulier : utilisez des pièges englués, avec ou sans produit attractif, pour surveiller la présence de mouches. Dans un verger commercial, une intervention est nécessaire dès qu’une ou deux mouches sont capturées par piège, en fonction des exigences du marché. Pour un verger artisanal, le seuil de tolérance varie selon les objectifs. Il est essentiel de dépister régulièrement et de nettoyer les pièges pour obtenir une vision précise de l’évolution de la population de mouches. Les résultats de dépistage doivent être conservés afin de servir d’outil de prévision pour les saisons suivantes.
Nettoyage des fruits tombés : ramassez les fruits au sol aux deux semaines en période de chute et au minimum de deux à trois fois à l’automne pour éviter que les larves ne terminent leur cycle de vie en pupant au sol.
Barrières physiques : l’installation de filets d’exclusion (mailles de 1,6 x 3,3 mm jusqu’à 5,4 x 2,2 mm) empêche l’accès des fruits aux mouches.
Favoriser les prédateurs naturels : poules, dindes, oiseaux prédateurs (parulines, mésanges, moucherolles, pics et merles d’Amérique), criquets, araignées, carabes et fourmis peuvent tous contribuer à réduire les populations de la mouche de la pomme.
Traitement
Il existe divers traitements contre la mouche de la pomme pour les grands vergers en production agrobiologique. Bien que peu de produits soient actuellement adaptés aux petits vergers bio, des recherches sont en cours. Restez informé des avancées pour intégrer de nouvelles solutions.
Un moyen simple et économique : les pièges de gobelets
Une technique efficace pour lutter contre la mouche de la pomme consiste à suspendre des gobelets rouges englués. Le rouge attire les femelles prêtes à pondre, qui restent piégées. Installés à forte densité, ces pièges sont efficaces comme moyen de lutte pour réduire les populations de la mouche dans les petits vergers. Chaque femelle capturée évite des pontes sur les fruits.
Technique :
- Enduire de colle style « barrière anti-insectes » l’extérieur du gobelet.
- Suspendre à l’envers quatre à six gobelets par gros arbre.
- Changer ou laver les gobelets dès que leur paroi est pleine de mouches.
5 étapes pour réussir sa gestion intégrée de la mouche de la pomme!
Chaque stratégie de contrôle a ses avantages et inconvénients. Les vergers étant la cible de nombreux ravageurs, il est important d’adopter une stratégie agroenvironnementale de gestion intégrée des ravageurs. Pour ce faire, 5 étapes sont incontournables.
- Connaître les ravageurs : connaissez les principaux ravageurs, leur cycle de vie, leurs ennemis naturels, les modes de gestion, etc.
- Prévenir les infestations: appliquez des mesures préventives comme la sélection du site et de cultivars, la gestion culturale, l’application de mesures sanitaires, l’aménagement de l’habitat, etc.
- Surveiller son verger :
- Dépistage: utilisez de bonnes techniques d’échantillonnage, connaîssez ou déterminez vos seuils d’intervention, compilez les résultats dans des registres.
- Suivi: consultez des modèles prévisionnels, installez des pièges à phéromones et des pièges englués, consultez l’actualité et les données sur le Réseau-Pommier, etc.
- Intervenir de manière ciblée : combinez plusieurs méthodes de lutte (mécanique, biologique ou chimique) en fonction des seuils d’intervention définis pour votre verger.
- Évaluer et ajuster: analysez les données en phytoprotection et les rétroactions reçus (commentaires, critique, avis ou autre de différentes sources), instaurez un cycle d’amélioration continue et planifiez des modifications pour les saisons futures. Autrement dit, être proactif.
Nouvelles perspectives !
En adoptant diverses stratégies de contrôle, nous pouvons protéger les arbres fruitiers tout en préservant l’environnement. Le succès repose sur la mise à jour constante des connaissances, la planification, la prévention, l’action et l’évaluation continue de nos interventions. Les solutions contre les insectes et les maladies des vergers évoluent rapidement, avec l’innovation au cœur de ces progrès.
Nous sommes là pour vous accompagner dans votre quête de connaissances
- Verger artisanal bio : contrôler efficacement les insectes et les maladies (PAD)
- Implantation d’un verger en mode agroécologique (PAD)
- Contrôle des ravageurs d’un verger commercial en régie biologique (PAD)
- Taille des arbres fruitiers – Rivière du Loup et en ligne
- Taille des arbres fruitiers – Rougemont et en ligne
Claude Vallée
Conseiller à la formation continue – Secteur horticole et agricole
Téléphone : 450 778-6504, poste 6400
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Guy Langlais
Expert en production fruitière et propriétaire d’Arbro-Vie inc.