Pour assurer la qualité et la rentabilité de sa production, les pratiques suivantes sont à ne pas négliger:
- Le moment de la récolte: ils déterminent la valeur nutritive de l’ensilage.
- Une bonne teneur en matière sèche et un compactage efficace: ils préviennent la fermentation indésirable et les moisissures.
- Une bonne gestion du silo: cela protège l’ensilage des contaminations, assurant ainsi une alimentation optimale pour le bétail et une production laitière rentable.
Les tactiques clés pour une bonne production
Qualité de l’ensilage
Le bon moment pour ensiler dépend du taux de matière sèche et de sucre de la culture. En général, la teneur maximale en sucre est atteinte entre 11 h et 13 h après le lever du soleil. Utiliser des couteaux hacheurs peut aussi aider à augmenter la densité et rendre les sucres plus disponibles pour les bactéries lactiques, favorisant ainsi une meilleure fermentation. Les bactéries lactiques utilisent ce sucre pour baisser le pH, ce qui stabilise l’ensilage et inhibe la croissance des microorganismes indésirables tels que les levures et les moisissures.
Par ailleurs, le sol contient naturellement des spores de Clostridium qui peuvent dégrader les protéines en produisant de l’acide butyrique. Afin d’éviter la contamination, il est recommandé de faucher à une hauteur de 8 à 10 cm et de s’abstenir de ramasser des débris ou de la terre. De plus, limiter l’épandage de fumier solide entre les coupes permet de réduire les risques de contamination, surtout pour le fumier solide.
Systèmes d’entreposage
S’assurer que l’ensilage a la bonne teneur en matière sèche (MS) pour chaque type de silo ou de systèmes d’entreposage est essentiel. La luzerne, par exemple, devrait être ensilée à 40-50 % de MS dans un silo à atmosphère contrôlée. Un ensilage très humide (selon le système d’entreposage) diminue le risque de Clostridium, mais causera des problèmes d’ammoniac et d’acide butyrique avec des conséquences pour la consommation volontaire matière sèche, la reproduction et la qualité du lait du troupeau laitier. La fermentation clostridienne (présence élevée d’ammoniac) dégrade les acides aminés. Une bonne compaction et une étanchéité efficace sont essentielles pour éviter l’entrée d’air et garantir une fermentation optimale. L’utilisation d’un plastique d’au moins 8 mils d’épaisseur protège l’ensilage de l’air et de l’humidité, à condition de vérifier régulièrement son étanchéité.
Bénéfices d’une bonne gestion de l’ensilage
En suivant ces pratiques, la valeur nutritionnelle de vos cultures a de grandes chances d’être préservée, ce qui est crucial pour la santé et la productivité de votre bétail. Une bonne gestion réduit les pertes de MS, d’énergie et d’argent, maximisant ainsi l’efficacité de vos ressources.
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Alessandro Breda, agr.
Conseiller à la formation continue – Secteur agricole
Téléphone : 450-778-6504 p.6263
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Références bibliographiques
- Germain Lefebvre, Carole Lafrenière et Brigitte Lapierre, 2015. La conservation des ensilages : Nouvelles réalités, nouveaux outils.
- Hélène Lapierre, Robert Berthiaume, Pascal Dubreuil,2002. Équilibrer les rations pour les acides aminés : rêve ou réalité. 26 symposiums sur les bovins laitiers.
- Bill Mahanna, 2018. Le contrôle des paramètres de fermentation, de la qualité et des pertes en ensilage. Conférence présentée dans le cadre du Colloque sur les plantes fourragères 2018.
- OMAFRA, 2005. Conseils sur l’ensilage en grosses balles.
- J-P. Laroche, R. Gervais, H. Lapierre, D. Ouellet, G. F. Tremblay, C. Halde et É. Charbonneau, 2109. Nutrition protéique : peut-on faire plus avec moins? Fiche présentée au symposium sur les bovins laitiers 2019.
