Climat changeant et précipitations à la hausse
Le Québec a enregistré en novembre 2024 son mois le plus chaud jamais observé. Ce constat reflète une tendance mondiale. En janvier 2025, plusieurs agences de surveillance des températures terrestres (OMM, NASA, NOAA, CEU, Berkely Earth et Copernicus) ont lancé un signal d’alarme unanime. Pour la première fois, elles ont uni leurs voix pour envoyer un message clair : la Terre se réchauffe. En 2024, la température mondiale a dépassé de 1,5°C celle de l’ère préindustrielle, atteignant près de 1,6°C. Ces changements climatiques affecteront directement les précipitations futures.
Selon le Ouranos, le consortium « Consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques », le Québec devra s’adapter à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des précipitations extrêmes. Par exemple, « Un événement de précipitation maximale annuelle qui avait historiquement 5% de chances de se produire chaque année pourrait, vers 2046-2065, avoir de 10% à 14% de chances de se produire chaque année. » Ces prévisions renforcent l’urgence d’adapter les infrastructures et l’aménagement du territoire.
Inondations pluviales en milieu urbain
Les inondations pluviales en milieu urbain sont principalement causées par les surfaces imperméables comme le béton, l’asphalte et les grands toits, qui empêchent l’eau de pluie de s’infiltrer. En empêchant l’infiltration naturelle de l’eau, elles augmentent l’écoulement de surface, surchargeant les systèmes de drainage urbains et provoquant des débordements. Pour contrer ce phénomène, plusieurs villes, dont Montréal, intègrent désormais les revêtements perméables dans leurs stratégies de gestion des eaux pluviales.
Montréal ! Guide de bonnes pratiques
Dans son Guide des bonnes pratiques en matière d’urbanisme et de gestion des eaux pluviales, Montréal met en avant les revêtements perméables comme solution de gestions des pluies fréquentes. Voici un extrait des objectifs et des bénéfices de ces pratiques :
Ce guide encourage une transition vers des alternatives perméables pour réduire les risques d’inondation et améliorer la gestion des eaux pluviales.
Il présente diverses bonnes pratiques pour la gestion des eaux pluviales sur les lots privés, avec des balises cibles et des libellés spécifiques. Celui concernant les surfaces de revêtement perméable est le suivant : « Si la surface imperméable considérée (allée + places de stationnement) ne peut pas drainer vers une surface perméable représentant au moins 20 % de la superficie drainée ou vers une infrastructure verte drainante représentant 10 % de la surface imperméable, alors les places de stationnement doivent intégrer un revêtement perméable. ». Cet exemple montre qu’une transition vers les alternatives perméables pour les surfaces s’opère.
Solutions et avantages des revêtements perméables
Les revêtements perméables permettent de réduire l’impact des surfaces imperméables en favorisant l’infiltration naturelle de l’eau. Au Québec, ces solutions incluent :
• Pavés perméables
• Asphaltes poreux
• Systèmes alvéolaires (béton ou plastique) remplies de gravier ou de végétation
• Gravier ou poussière de pierre
• Etc.
De nombreux produits permettent de créer des zones perméables adaptées à divers usages, comme les allées, les stationnements ou encore les terrasses. Cette approche devient de plus en plus incontournable là où elle est possible, et la demande pour l’implantation de zones perméables est en forte croissance, notamment dans le contexte des changements climatiques.
Ces infrastructures vertes contribuent également à :
• Réduire les îlots de chaleur urbains (évaporation)
• Alimenter la nappe phréatique
• Améliorer la résilience face aux changements climatiques
• Maintenir un certain apport d’eau à la végétation et favoriser la biodiversité
Reconnues comme une mesure efficace d’adaptation aux changements climatiques, les surfaces perméables, avec ou sans végétalisation, font dorénavant partie des alternatives de restauration des surfaces de circulation existantes.
Les défis
Malgré leurs nombreux avantages, l’adoption des revêtements perméables est freinée par plusieurs facteurs :
• Coût initial plus élevé
• Capacité portante limitée aux trafics lourds ou intenses
• Entretien spécifique (nettoyage des pores pour éviter le colmatage)
• Durabilité et résistance aux changements moindre
• Complexité de conception accrue
• Manque de formation, de réglementation et de normes claires
Exemple à succès
En France, pour stimuler l’implantation de revêtements perméables, l’association « Plantes & Cité : Ingénierie de la nature en ville » a produit une étude innovatrice regroupant les connaissances sur le sujet. Cet ouvrage, intitulé Revêtements perméables des aménagements urbains : Typologie et caractéristiques techniques, est disponible gratuitement en ligne et offre un outil d’aide à la décision complet.
L’avenir !
En dépit des obstacles, les revêtements perméables représentent une solution prometteuse pour les villes de demain. Leur adoption croissante contribuera à une meilleure gestion des eaux pluviales, à la réduction des inondations urbaines et à l’adaptation aux changements climatiques, tout en améliorant la qualité de vie des citoyens.
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Claude Vallée, agr. M.Sc.
Conseiller à la formation continue – Secteur horticole et agricole
Téléphone : 418 856-1110, poste 6400
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